Eco-îlot de l'Eglise, un ensemble mixte en coeur de ville : un ensemble mixte en coeur de ville : équipements publics, commerces et logements, Garches (92).
(extrait du Volet architectural et environnemental consultez "Les volets HQE" pour plus de détails)
RAPPEL : L’îlot de l’Eglise s’inscrit dans un secteur de plan masse, par conséquent l’implantation des constructions sur le site, ne relève pas du choix du concepteur.
Le programme des constructions publiques demandé dans le cahier des charges de la consultation comprend : une crèche de 600 m2, une salle associative de 200 m2, un parking public de 60 places, un local de stockage pour le marché de 400 m2, et des espaces verts à rétrocéder à la ville. En complément de ce programme d’équipements publics, une résidence de logements doit être proposée, destinée à financer tout ou partie des équipements publics.
L’architecture et le parti d’aménagement du site (implantation et distribution des équipements et des logements, orientation, accès) ont été élaborés en fonction des contraintes locales : patrimoine existant, ressource locale, climat, ensoleillement, relief, ombres portées sur les bâtiments, accessibilité, nature du sous-sol.
1.1 Un Parti d’aménagement intégrant les contraintes et les atouts du site :
L’architecture et le parti d’aménagement du site (implantation et distribution des équipements et des logements, orientation, accès) ont été élaborés en fonction des contraintes locales : patrimoine existant, ressource locale, climat, ensoleillement, relief, ombres portées sur les bâtiments, accessibilité, nature du sous-sol.
- Dégagement des perspectives vers l’église dans le paysage proche et lointain, réalisé en travaillant l’implantation et la volumétrie de la future construction dans l’enveloppe constructible imposée par le secteur de plan masse :
* depuis le croisement de la rue de l’Eglise et de la rue de Suresnes, vers l’église
* depuis la Place Saint Louis à hauteur d’homme, mais aussi depuis les immeubles riverains qui jouissent depuis plusieurs décennies de cette vue privilégiée sur l’église.
Le parti retenu consiste à ouvrir le cône de vue depuis la rue de l’église vers l’église en alignant l’implantation du futur bâtiment sur l’extrémité Sud Est de l’église. Cette implantation permet de voir l’église dans sa totalité dans la perspective de la rue de l’église d’une part, mais place aussi la construction future en retrait total par rapport à l’église dans la perspective depuis la place Saint Louis, c'est-à-dire an arrière plan complet.
L’église apparait de fait au premier plan dans son entièreté, et se détache clairement du fond de plan.
Deux propositions distinctes ont été étudiées pour permettre à la ville et les garchois d’évaluer le juste gabarit qui convient à leur cœur de ville :
* le projet de base qui présente 3 niveaux sur rez-de-chaussée, avec un comble nettement en retrait par rapport à l’alignement,
* le projet alternatif qui présente 2 niveaux sur rez-de-chaussée avec un comble nettement en retrait par rapport à l’alignement.
Il s’agît au stade de la réflexion du même projet architectural auquel on supprime simplement un niveau d’étage courant. Ainsi avec les mêmes modénatures de façades il est aisé de porter un jugement.
Le point de vue de l’équipe projet est que :
* La différence d’impact visuel est faible,
* L’échelle urbaine du cœur de Garches est plus adaptée à un bâtiment R+3+C, qu’à un bâtiment R+2+C,
* Le devoir devenu universel de bâtir des quartiers « durables » impose la prise de conscience de l’urgente nécessité de lutter contre l’étalement urbain et de densifier les cœurs de ville bien desservis par les transports en communs. Le terme de densification se décline en fonction des échelles urbaines locales. Le R+3+C semble être la hauteur adaptée pour le centre ville de Garches, qu’il faut bien lire et comprendre de la façon suivante :
Le bâtiment ressenti depuis la rue est un bâtiment de R+3 qui présente dans le cas présent une hauteur vue depuis la rue de 11,57 m, le dernier niveau en retrait étant peu voir imperceptible depuis la rue.
Les rives des toitures à 4 pentes qui marquent la « skyline » de l’immeuble d’une simple ligne d’horizon se situe à 13.60m.
Les faitages des toitures encore plus en retrait, s’élèvent à 15m maximum et ne sont visibles que de loin. De surcroît, la configuration à 4 pentes profile et allège la perception des toitures, à l’inverse des combles à la Mansart qui s’imposent fortement dans le paysage (et imposent au demeurant une architecture d’importation versaillaise récente, anachronique à Garches).
Enfin le choix de la tuile comme matériau de couverture à l’instar de celle de l’église rendent ces toitures à 4 pentes très discrètes, dans la lignée de la typologie des bâtiments anciens Garchois : gare, écoles, pavillons courant, villas, etc.
- Insérer dans le gabarit constructible qui se dégage du plan masse des espaces de respiration sous forme de jardins et cours intérieures permettant d’éclairer des pièces principales de logements et de dégager des vues depuis celles-ci, vers l’église, la Place Saint Louis, les futurs jardins et le stade.
La difficulté du secteur de plan masse proposé repose sur l’épaisseur du gabarit sans vues autorisées destinée à accueillir des logements. Le plan fonctionnel organisé autour de deux jardins intérieurs orientés vers le Sud côté Stade offre d’une part des vues très dégagées au-delà du gymnase qui fait écran au rez-de-chaussée, et d’autre part des niches d’ensoleillement privilégiées pour les appartements. Il en est de même pour la cour plantée orientée Sud Ouest, laquelle outre le bénéfice d’un bon ensoleillement offre de très belles vues sur l’église au dessus du presbytère.
- Rechercher des accès à la résidence de logements qui n’engendrent pas une réduction des espaces publics possibles, et qui permettent un fonctionnement optimal des accès à ces derniers : crèche, maison des associations, parking public, jardins publics, passage piétons et local de stockage du marché.
- Implanter les différentes fonctions demandées dans le programme de la consultation de façon à dégager le maximum d’espaces publics.
En effet la localisation privilégiée du terrain doit bénéficier au plus grand nombre de garchois. L’option qui consiste à privatiser des jardins au bénéfice d’une poignée de logements à rez-de-chaussée a donc été écartée. La totalité des espaces verts visibles depuis la rue seront rétrocédés à la ville, qu’ils soient rattachés à la crèche, ou des espaces ouverts accessibles à tout public.
Le secteur de plan masse de par la répartition qu’il impose des surfaces disponibles de part et d’autre du passage piéton sous le bâtiment, conduit à implanter la crèche dans le corps central du bâtiment, et la maison des associations dans l’aile Nord Est.
La question était de savoir s’il était plus opportun d’affecter la surface résiduelle à du logement ou à des commerces. La volonté de privilégier les espaces publics en cœur de ville, et d’animer la rue de l’église, point de passage obligé de nombreux Garchois se rendant au centre ville à pied, conduit à retenir la solution commerciale.
* La crèche :
La crèche, dont l’implantation est quasiment imposée par le secteur de plan masse a semblé devoir être en lien non seulement avec le secteur piéton du cœur de Garches, mais aussi et surtout, avec la rue de Suresnes par où arrivent les familles en voiture. En effet la rue de l’Eglise étant destinée à devenir piétonne, comment les familles pourraient-elles déposer les enfants à la crèche, sans aller au parking public situé en sous-sol (pas assez de temps le matin en partant travailler), si ce n’est en enfreignant le code de la route…
Nous proposons donc de positionner l’entrée principale de la crèche le plus près possible de la voie actuellement en impasse qui dessert la piscine, et d’y créer un dépose minute au droit de la chaufferie du gymnase, ou à défaut à proximité du parking public de la piscine. Ainsi la crèche sera aisément accessible pour tous les parents.
Il n’est pas prévu d’accès pour les usagers de la crèche par le jardin Ouest situé côté rue l’Eglise à ce stade, mais seulement pour l’entretien.
* La salle associative ou « Maison des associations » :
La « Maison des associations » a été implantée à l’extrémité du pignon Nord Est du projet pour lui offrir une véritable visibilité dans la ville, à proximité des équipements sportifs et de l’école. Une façon d’attribuer aux structures associatives une place d’importance dans la vie de la cité à l’heure de la concertation et de la gouvernance.
De part la déclivité du terrain depuis le point haut situé face à la Place Saint Louis, la maison des associations jouira d’une hauteur sous plafond de plus de 4 mètres, et sera ouverte sur le jardin public dit « Jardin du Matin » dans lequel le projet de paysage prévoit des jardins d’expérimentation à destination des membres associatifs, sorte de jardins partagés axés sur la pratique du jardinage « environnementalement » responsable.
* Le parking public et le parking privé :
Le parking public existant dont l’accès est situé rue de Suresnes, est destiné selon la volonté exprimée dans le programme à desservir une extension de 60 places sous l’opération de l’îlot de l’Eglise.
La rue de l’Eglise étant destinée à être piétonne, il n’était pas envisageable d’y implanter un accès à un parking en sous-sol réservé aux logements de la future résidence, pas plus qu’en contrebas dans le virage de la rue de Suresnes où la visibilité réduite présenterait des risques d’accidents importants.
L’accès au parking privé sera donc mutualisé avec celui du parking public. Depuis le 1er sous-sol un accès réservé et sécurisé desservira ce parking privé de 63 places pour 51 logements conformément aux exigences du PLU (1 abattement de 3 places a été appliqué en raison d’un local à vélo de plus de 35 m2 hors œuvre). L’accès s’effectue au 1er sous-sol depuis le parking public où se situent 10 des 63 places.
La mise à niveau des sous-sols du parking existant et du parking futur induira la réalisation d’une partie du parking en pente (partie Nord), compte tenu de le topographie de la rue de l’Eglise dont le point bas se situe plus ou moins à un demi-niveau au dessus du point bas de la dalle du parking existant.
* Le local de stockage du marché :
Destiné au stockage des stands démontables du marché, la proximité de la Place Saint Louis s’imposait. Pour éviter l’imperméabilisation d’une trop grande surface de pleine terre le local est proposé sur deux niveaux desservis par un monte-charge.
* Accès piéton au parking public et au local de stockage :
Toujours dans un souci de valoriser l’espace public et de ménager les perspectives vers l’église, l’implantation de l’accès au parking public et au local de stockage dans un édicule situé sur l’espace public a été écartée, au bénéfice d’un accès intégré au bâtiment, à son extrémité Sud Ouest. Le monte charge assurera l’accessibilité du parking aux personnes à mobilité réduite.
Par ailleurs les sorties de secours des deux parkings privé et public sont mutualisées. Elles sont également réparties sur la longueur du bâtiment afin d’optimiser la desserte et d’en assurer l’évacuation en cas d’incendie.
Néanmoins les usagers de la résidence de logements disposeront d’un accès direct par ascenseur au parking.
- Traiter les espaces publics en créant le lien avec les espaces existants, en particulier :
* Par la création d’un passage piéton qui relie la place Saint Louis aux équipements sportifs et la rue de Suresnes : Il est proposé de modifier la trajectoire du passage demandé ; de sorte qu’il permette une vue perspective sur les espaces verts du « jardin du matin » (cf. volet espaces verts) depuis la rue de l’Eglise, plutôt que sur le mur aveugle de la chaufferie du gymnase. Par ailleurs cette implantation offre un jardin d’accueil à la crèche dont l’entrée principale est située dans le projet dans le « Jardin du matin ».
* Par un travail sur le raccordement du futur bâtiment avec la voierie existante laquelle présente une topographie qui complexifie le fonctionnement du quartier, en particulier aux abords de l’église.
La rue de l’église présente une pente dans le sens Sud / Nord (point bas) d’une part et un dévers Est Ouest dont le point bas se situe du côté de la parcelle objet de la présente consultation. Par ailleurs le point haut de la rue situé au dessus du niveau de la Place Saint Louis et du bâtiment moderne longeant la rue de l’Eglise sur son côté Ouest résulte de l’implantation de constructions anciennes et n’a plus lieu d’être. Il constitue une sorte de mamelon peu accessible aux PMR, qui a nécessité la création d’escaliers pour rejoindre le niveau de l’immeuble actuel de la rue de l’Eglise. Il meurt au sommet des marches de l’Eglise ce qui dévalorise le perron de celle-ci, à défaut de parvis.
Il est proposé de considéré un nouveau point haut pour la rue de l’église correspondant au point haut du trottoir Ouest de la rue de l’église situé à la côte 129,35 Ngf. Le point haut du projet est par conséquent fixé à 129,30 Ngf de sorte que les eaux de ruissellement puissent être récupérées et gérées au niveau du futur jardin public, par infiltration dans la pleine terre ou rétention dans le bassin dit des « Nénuphars » prévu à cet effet.
Le point de référence (point zéro) de l’opération à l’extrémité Sud Ouest du terrain au droit de la construction se situera par voie de conséquence en dessous du terrain naturel (à - 0,60 m environ). Les hauteurs du projet calculées à partir de ce point zéro sont donc inférieures de 60 cm environ à la hauteur autorisée par rapport au terrain naturel.
Il résulte de cette proposition de disposition la suppression du mamelon entre la rue de l’église, la place et l’église, ce qui facilitera les déplacements piétons ainsi que les manœuvres des chariots du marché, et mettra en valeur l’église sur son socle à demi- enterré.
- Déminéraliser le cœur de Garches un peu austère du fait de sa grande place non plantée, en réservant le maximum d’espaces verts destinés à être rétrocédés à la ville (cf. volet paysager).
Formant le poumon vert de la pLace, le jardin « Saint Louis » contribuera à la régulation hygrométrique de l’air. En partie à l’ombre de l’église, il constituera un refuge pour les promeneurs en période estivale.
En réponse au tracé militaire de la place, la composition géométrique de ces jardins accueillera des bassins plantés d’essences de type sauvage au Sud près de l’église à plus structurées au fur et à mesure que l’on se déplacera vers le Nord.
- Proposer une architecture dont le vocabulaire reprend l’architecture traditionnelle de Garches sans pour autant proposer une architecture de « Pastiche ».
Les choix architecturaux prennent en compte la typologie du bâti existant dans un quartier de type « villageois » et respectent les qualités paysagères du site et son histoire dans la ville. Ils assurent un équilibre entre sauvegarde du patrimoine et besoin de modernisation.
Le gabarit de construction, la volumétrie traditionnelle des toitures, les matériaux de façades et couvertures s’inscrivent dans l’esprit du lieu. C’est ainsi qu’a été privilégié le choix des matériaux suivants : enduit et brique (clin d’œil aux anciennes briqueries XIXème du quartier) en façade, menuiseries extérieures bois peintes ouvrantes à la française, volets bois peints, tuiles de couverture en harmonie avec la toiture de l’église, le tout agrémenté de garde corps semi-ajourés en serrurerie.
1.2 Un Parti d’aménagement intégrant la conception bioclimatique :
- Des vues favorables, optimisées dans la conception du projet :
Le plan d’aménagement du site a été étudié de façon à libérer des surfaces conséquentes d’espaces verts et des perspectives dégagées en tous points des constructions vers les points de vue intéressant. Un soin particulier a été apporté dans :
- La recherche des percées visuelles, des transparences depuis les voies publiques sur les jardins intérieurs et réciproquement, à travers les halls d’entrée, les commerces, les passages couverts, ouverts ou les mails piétons. La recherche de la perméabilité des volumes bâtis et non bâtis, du végétal et du minéral, des usages intérieurs (commerces, habitat, crèche, salle associative) et extérieurs (promenade, jeux, circulation).
- La prise en compte des vues les plus favorables dans les choix d’implantation des bâtiments (localisation des jardins et cours intérieures pour faire rentrer la lumière et éclairer les logements) et la distribution des logements.
- L’implantation des balcons et des terrasses afin qu’ils bénéficient à la fois des vues et des orientations les plus favorables. .
- La végétalisation des toitures terrasses inaccessibles et ou non réservées à l’agrément, afin de valoriser les vues sur les toitures de l’opération, depuis les bâtiments voisins.
- Optimiser les apports solaires par une conception bioclimatique en relation avec le site :