Depuis plus de 50 ans l’urbanisme a privilégié, l’étalement urbain par un développement en périphérie des villes et la consommation d’espaces naturels par le développement de lotissements et de zones d’activités en tout genre. 

 

Les conséquences se mesurent aujourd’hui en termes de surconsommation d’énergie, d’aggravation de la pollution, d’épuisement des ressources naturelles, et de recul de la biodiversité. Il en résulte pour l’ensemble de la population urbaine une perte significative de qualité de vie, et une altération de la santé humaine pour les populations les plus fragiles.

 

La crise économique et par voie de conséquence la crise immobilière ont relayé la crise environnementale, aggravant la fracture sociale. Les modes de développement des villes apparaissent comme inadaptés, et de nouveaux modèles émergent à l’étranger (les éco-quartiers) offrant des modes de vie plus « soutenables », intégrant outre le pilier environnemental, les piliers « économique » et « social » du développement durable.

 

Le Grenelle de l’Environnement a officialisé la nécessité d’un bouleversement dans nos pratiques, édicté de nouvelles règles et fixé des objectifs ambitieux en faveur d’un développement urbain durable.

Les projets d’aménagement commencent à intégrer l’ensemble de ces préoccupations de développement durable et des projets d’éco-quartiers fleurissent désormais dans l’hexagone.

 

Le devoir des urbanistes et des architectes n’est pas de surfer sur la vague du développement durable, mais de rechercher, au-delà des discours et des effets de mode qui flattent les égos, des solutions novatrices, pérennes et économes au sens large, sans craindre d’en dévoiler les écueils et les limites, sans craindre de les soumettre à l’avis de ceux à qui on les destine et à qui elles vont être données à vivre pour des décennies, et sans contribuer à créer une nouvelle dette pour les générations futures.

 

                                                                                                                                        Christine de Buhan